VEDJE LÉGUME 5 MUTATION Carotte Ink 1995
Porte-malheur Forces révolutionnaires En corps Malgré moé Mutation Comme un pantin sans cordes Batarnak La poubelle rare Debilos Mentalos Le lend'main d'la veille J'ai encore mal à'tête Ça fa'd'jà 20 ans aujourd'hui Je l'aime et tout l'monde aussi Milieu urbain D' Pautiminou Réincarner Depuis qu't'es partie... CI-PROD1995005 Mettant en vedette Spoutnick (Voix, guit, bass, beatbox, synthé, mixage) Goofy (Voix, guit, bass, beatbox, synthé) SuperMarioBass (B-Voc, bass) Wateux (B-Voc) Cricri le criquet ki crie (B-Voc) Maya (B-Voc) Karine Boyer (B-Voc) Karine Hamel (B-Voc) Présentement, vous entendez probablement Comme Un Pantin Sans Cordes Cliquez sur le titre afin de redémarrer ou downloader la toune Alex, tanné de faire d'la musique qui devient de plus en plus viargeage et gueulage, disparaît dans la brume pour ne plus jamais réapparaître. Goofy, de son côté, se fait moins productif et moins présent, de sorte que l'album, un peu comme VL2 et VLtrouhas, devient un ramassis de tounes écrites et interprétées par Spoutnick entremêlé de quelques autres tounes, de Goofy ce coup-ci. Le Fostex 4-tracks est mit de côté pour laisser de la place à un 6-tracks de Sansui. Le BeatBox, par contre, garde sa place pour l'enregistement et laisse sa place à Pypy pour les shows. En général, les tounes sont du défoulement pur. Un rythme rapide, de la distortion au maximum et du gueulage à s'en péter les cordes vocales. L'ambiance en est assez sombre et les paroles plutôt dépressives. La mutation amène une chute dans les endroits somres de l'esprit qui broie du noir. Un fait reste tout de même notable: Un coucours de jeunes amateurs mal organisé où un groupe "coverant" Metallica était suivi d'une jeune de 5 ans lipsant sur du Céline Dion avant qu'un groupe de jeunes filles fassent des steppettes sur une toune de Nathalie Simard avait à sa brochette d'invités le très calme groupe Vedje Légume. L'audience se composait, en majorité, du public Vedjicain en plus des vieilles grand-mères, des mononcles, des matantes pis des parents des autres participant(e)s. Quel mélange explosif! Tout l'long not'public déconnait et gueulait en attendant d'nous voir surgir d'en-arrière des rideaux. Vient notre tour... tout va mal... Le micro de Spoutnick est presque muté suite à une engueulade avec l'osti d'soundman frais chié dont les oreilles, trop habituées au boum-chike-boum, saignaient à l'écoute de Vedje Légume, la guit à Goofy, par un phénomène mystérieux, s'est retrouvée complètement désaccordée, le bassiste a soudainement un large blanc de mémoire et ne se souvient plus d'aucune toune, le son est pourri et Spoutnick, mal organisé, pète une corde sans en avoir de rechange. Malgré tout, not'public reste enthousiaste et plein d'énergie. Pendant "Mutation", not'monde se lève et commence à trasher au milieu des grand-mères en cet endroit tout à fait innaproprié. Les mononcles se fâchent et en empoignent un par le collet, le garrochent entre deux chaises, la bataille commence et se termine avec l'arrivée de la police. Pendant tout ce temps, nous autres, sur la scène, tout ce qu'on voit c'est les spotts qui nous flashent dans les yeux sur un fond noir quand tout-à-coup, les lumières de la salle s'allument... plus un chat dans la salle à part l'organisateur qui passe devant nous-autre en tapant des mains et en nous remerciant sarcastiquement... Je profiterais de l'occasion pour lui dire de rien, gros criss.
FORCES RÉVOLUTIONNAIRES (Paroles et musique: Goofy) Notre peuple veut pas encore s'manifester Devant la foule ils n'oseront jamais crier Vive la peine de mort pour les cochons d'policier C'est l'gouvernement qui va en braver car on a plein d'choses à faire protester le système a été trop mal fourré Évidemment l'gouvernement est trop débile Il ne faudra donc pas rater la belle cible on va les faire crever, les mettre en arrière file Tous les hauts-placés on va les faire crever sur une île On n'pourra bientôt plus jamais supporter les affaires qu'on nous passe sous le nez La révolution va sûr'ment bientôt arriver C'est pas les marmottes qui me la fait signaler Mais bien l'indépenmdance qui va sûr'ment arriver Sinon c'est l'anarchie totale qui va s'amener Les Québécois sont un peu flanc mou s'es bords Malgré ça la révolution peut v'nir encore Les capitalistes, les conformistes vont tous crever à coups de hache dans l'corps et coups tirés
COMME UN PANTIN SANS CORDES (Paroles et musique: Spoutnick) La matière solide est restée visible malgré qu'a'est pu animée Mais, par contre, y reste encore le fluide qui s'sent en tout'liberté Que j'me sens ben, comme un pantin sans cordes La seule que j'ai, a'est pognée à ma gorge J'peux pu m'faire manipuler J'peux pu m'faire manipuler J'peux pu m'faire manipuler J'peux pu m'faire manipuler Comme un... pantin... sans cordes Comme un... pantin... sans coooooooordes Comme un pantin sans cordes Comme un pantin sans cordes Échappé de sa cage thoracique Libre, flottant dans l'air pis pu d'panique Pu de poids s'es épaules à traîner Pu de marde pourrie à digérer Toutt'les épais qu'j'ai jama'aimé qui ont toutt'faitt'pour me faire chier pis qui ont jama'pu me respecter s'couchent su'ma tombe pour brailler Que j'me sens ben, comme un pantin sans cordes La seule que j'ai, a'est pognée à ma gorge J'peux pu m'faire manipuler J'peux pu m'faire manipuler J'peux pu m'faire manipuler J'peux pu m'faire manipuler Comme un... pantin... sans cordes Comme un... pantin... sans coooooooordes Comme un pantin sans cordes Comme un pantin sans cordes Pis moé j'vous r'garde toutt'la face pis j'ris ma gang d'hypocrites, ma gang d'ostis Qu'j'crève comme un ras c'est tout c'qui fallait pour qu'le monde se rend'compte qu'j'existais Tout d'un coup l'monde s'mettent à s'rend'compte que j'existais comme si j'étais l'plus important d'toutt'ces épais Je me sus jama'senti aussi respecté Comme si parsonne avait jamais rien eu cont'MOÉ
PAUTIMINOU (Paroles et musique: Spoutnick) Dans la ruelle y a un chat Pautiminou Pautiminou Ça m'énarve ces affaires là Je descends dans la ruelle Je prends le chat dans'poubelle Il est dans mes mains, il est à moi Qu'est-c'que je vais faire de ce ti-chat Je prends une boîte en carton Pautiminou Pautiminou J'mets l'chat d'dans, criss qui a l'air con Je bourre la boîte de papier pis j'commence à l'allumer Il est dans le feu, il miaule en criss Ti-minou farme donc ta yeule câlisse Le minou sort de sa boîte en courant Y s'sauve jusqu'à où c'que y était avant Tu t'es encore sauvé petit malin C'est pas grave, on recommenc'ra demain
RÉINCARNER (Paroles et musique: Goofy) C'est l'histoire de moé Chu réincarné Ché pas c'que j'étais Mais ché que j'vivais J'ai d'jà eu des flashs J'pense que là j'n'arrache J'ai vu l'évén'ment arriver et avant même que je soueille né Ché pas dans quel corps que j'étais mais je le sais que j'y étais Mais y a une chose qu'j'ai oublié c'est ma mort, ma vie et mon corps La nuit surgit, j'entends un cri c'est peut-être celui de mon corps qui me dit: "Revit encore!" Sans même y croire, je revois une autre fois mais, encore là, je ne le ressens pas Sûrement que je l'ai oublié Dans une cellule morte ...tuée par ma faute Mais c'est à ne rien y comprendre Pour l'instant mon but, c'est d'apprendre qui que j'étais et qui que je suis maintenant J'ai l'impression que je suis seulement Réincarné Réincarné Maintenant j'peux faire n'importe quoi Il y a une voie et j'y crois C'est celle de détruire et d'anéantir ce piège de la vie à n'en plus finir
DEPUIS QU'T'ES PARTIE... (Paroles et musique: Spoutnick) Depuis qu't'es partie y a pas jusse toé qu'j'ai pardu En crissant ton camp t'as tout'am'né mon vécu T'as am'né mon coeur avec toé et pis tout'mes bonnes idées T'as am'né l'rest'de mes pensées pis mes affaires préférées T'as pris mon porte-feuille, mon char pis ma TéVé pis moé le pauv'cave j'ai même pas pu répliquer T'as am'né mon coeur avec toé et pis tout'mes bonnes idées T'as am'né l'rest'de mes pensées pis mes affaires préférées Tu t'es poussée a'ec mes rideaux pis mon tapis a'ec mon steak, mes pétates, mon chat pis mes biscuits T'as am'né mon coeur avec toé et pis tout'mes bonnes idées T'as am'né l'rest'de mes pensées pis mes affaires préférées A'ec mon lave-vaisselle, mon micro-onde, ma sécheuse mes f'nêt', mes cassettes, mes smokes et pis ma tondeuse T'as am'né mon coeur avec toé et pis tout'mes bonnes idées T'as am'né l'rest'de mes pensées pis mes affaires préférées Mon gazon, ma pancarte "à vendre", mon bout d'trottoire ma garnotte, ma clôture pis mon mon p'tit pêcheur noir T'as am'né mon coeur avec toé et pis tout'mes bonnes idées T'as am'né l'rest'de mes pensées pis mes affaires préférées Pis y a même mon band avec qui tu t'es poussée mais y a rienqu'un affaire, c'est qu'tu m'as oublié T'as am'né mon coeur avec toé et pis tout'mes bonnes idées T'as am'né l'rest'de mes pensées pis mes affaires préférées "Awèye viens-t'en criss de cave, on déménage"
MUTATION Par Spoutnick Mike Leras travaillait, comme à tous les jours de la semaine, à l'usine de produits toxiques VL. En transportant un bidon de triclo-uriflate-bidimoclifié-de-bisulfitate-de chlora-thermo-dipolaustantain humidifié, il mit le pied sur le plancher trop bien ciré et câlissa le camp à terre, renversant sur lui le contenu du bidon mal fermé. Hurlant de douleur, il se dirigea vers l'infirmerie en bousculant tout le monde sur son passage, les deux mains dans la face en laissant s'enfuir autour de lui une étrange petite fumée qui provenait de son linge qui semblait avoir été acheté en spécial au SuperMerdeCado voilà maintenant peut-être trois ans. Mais, il faut dire que c'était relativement peu aisé de juger si facilement des signes d'ancienneté de ses vêtements étant donné l'énorme tache verte-brunâtre qui recouvrait Mike en entier. En entrant dans l'infirmerie, il se mit à sacrer comme un charetier après l'infirmier: -"Tabarnak de câlisse! Ça fa'mal sacrament! Faitt'quequ'chose cibouère! J'brûle osti!" Suite à ce discours tendancieusement catholique, l'infirmier répondit: -"Hé comprandé pas!" -"Criss de cave! J'ai mal osti d'câlisse de sacrament d'marde de bout d'crisse!" Répliqua-t-il de la façon la plus courtoise. -"Hé comprandé pas plusse!" En beau fusil de calibre 5, il accrocha l'infirmier par le collet et lui "shaka" un peu la tomate avant de repartir en courant vers son automobile qui l'aiderait probablement à s'en retourner chez lui, la douleur s'étant quelque peu apaisée et la fumée quelque peu envolée. Une fois chez lui, il se débarrassa de toutes ses enveloppes textiles et se dirrigea vers son miroir afin de constater les dégâts. Quelle ne fut donc pas sa surprise lorsqu'il s'apperçut que son visage s'était quelque peu déformé. Il avait perdu des cheveux, son nez avait rapetissé et des bosses dures avaient commencé à pousser sur ses joues et sur le dessus de sa tête. Frustré de la négligence de la compagnie pour laquelle il oeuvrait tel un fidel ouvrier depuis des années, il entra dans un état de névrose profonde et se mit à tout détruire chez lui avant de tomber, épuisé, dans les bras douillets de la douce et charmante Morphée. En se réveillant le lendemain, il retourna immédiatement vers le miroir afin de s'assurer que toutes ces difformités morphologiques n'étaient en fait que le résultat d'effets secondaires du triclo-uriflate-bidimoclifié-de-bisulfitate-de-chlora-thermo- dipolaustantain humidifié qui aurait probablement affecté son esprit au point de lui faire halluciner son visage déformé dans la glace. Mais non, même que son état s'était agravé autant physiquement que psychologiquement. Devant les faits, il se mit à hurler tel une sécheuse qui vient de terminer une brassée. Il empoigna un poignard pour sortir dehors, faire quelques corps morts afin de revenger son sort d'ouvrier qui travaille fort pour une société dans le tort. Il accrocha la première personne qui croisa son chemin et lui enfonça le poignard droit au coeur. -"Y VONT ME L'PAYER, se dit-il, TOUTT'CES MINABLES VONT Y GOÛTER!" Sa ballade dans sa petite ville tranquille se poursuiva, semant des corps morts partout sur son passage. Mais ce que Mike ne semblait pas réaliser, c'est qu'il devenait de plus en plus mutant et de plus en plus fou. Quelques heures ayant passées depuis le début des manifestations démentes de Mike, les cochons décidèrent de commencer à penser qu'il pourrait peut-être être temps de penser à commencer à réfléchir au sujet de cette situation qui commençait à ressembler un peu à une situation critique. Les médias, de leur côté, se mirent à passer des bulletins spéciaux à l'effet qu'un être, probablement de race étrangère, aurait assassiné des miliers de personnes. On considère probable l'hypothèse de règlements de comptes en série, reliés à la guerre des motards. Mike, insoucieux de l'intérêt soudain qu'on lui portait, continuait son chemin, avare de sang, pavant le sol des carcasses de ses nombreuses victimes. Sa douce revanche n'était plus, il ne tuait que par plaisir de voir souffrir le martyre ses victimes. Il les éventrait, les égorgeait, les violait, les bouffait et devenait de plus en plus laid tel un crapet qu'on aurait laissé sécher sur le parquet de Partenais en plein mois de Juillet ... Oh Yeah! Son nez avait complètement disparu, ses dents devenaient des plus acérées, ses bras, de pus en plus maigrichons, s'allongeait démesurément, la peau lui collait aux os et laissait transparaître d'étranges boursouflures réparties aléatoirement tout le long de son corps. Un mélange de sadisme, de cannibalisme, de viol et de nécrophilie avait englouti le fil normal de ses pensées. Mike était devenu un monstre... "Un monstre créé par la société" me direz- vous... Peu importe, il n'avait pratiquement plus rien d'humain... "Un animal" me direz-vous... à ceci je répondrai de me laisser finir mon histoire en paix, nous en discuterons ensemble ultérieurement, si vous le désirez bien, mais pour l'instant... SILENCE TABARNAK! Je disais donc... Mike était devenu un monstre, il n'avait pratiquement plus rien d'humain, à part peut-être ce côté bestial qu'on pourrait confondre avec celui de certaines gens qui peuplent notre société, qui mettent un peu de piquant dans nos nouvelles et qui nous encouragent tellement à finir notre assiette à l'heure du souper. Le chemin emprunté par Mike se caractérisait par ces grosses flaques de liquide rouge et ces restes de corps éparpillés un peu partout. Même les poulets étaient "chickens" face à ce massacre. Mais leurs recherches se poursuivaient tout de même avec précautions. Quand les beus apprirent qu'un des leurs avait, lui aussi, été victime des sévices de Mike, ils se mirent à travailler avec plus de sérieux, car, comme nous le savons tous, quand un chien de leur race est mis en cause, leur très grande sensibilité se réveille alors de son profond état de léthargie. Trop remarqué à son insu, Mike finit par se faire spotter, ce qui l'obligea à se réfugier dans un endroit moins achalandé, tel un joli petit bois où guimbadent librement de gentils cerfs ensanglantés, terminant leur course, au bout de leur sang, dans le feuillage tapissant le sol de ce paysage enchanteur recouvert d'une douce rosée. Vagabondant dans cet Eldorado paradisiaque, Mike, ayant atteint le stade animal, retrouvait un peu de quiétude, livré ainsi à la splendeur de la nature. La liberté de courrir sans contrainte dans un environnement naturel moins dénaturé par les griffes insoucieuses de l'homme civil apaisait toute la haine contenue dans son esprit tordu. Il s'étendit sur le sol frais afin d'admirer la lumière que la Lune projetait sur le sommet feuillu des arbres quand tout-à-coup un son ahurissant de moteurs puissants livrant une lutte sans merci aux sons paisibles de la nature vint brisé l'harmonie qui avait trouvé place au sein de l'esprit de Mike. Tout espoir était perdu, l'homme civil avait posé sa grosse botte sale sur le sol vierge. On jugea pertinent, pour l'occasion, de permettre à nouveau le recours à l'autodafé. Mike fut brûlé vif sur la place publique par la foule qui prenait un malin plaisir à le regarder souffrir. Des cris exaltés provenaient de cet amas de furieux qui laissaient transparaître leur instinct comparable à celui qui alimentait le feu de leur haine. Les morceaux de papier, les bouts de bois et les insultes étaient lancés de partout à l'endroit de celui qui éveilla leur côté bestial. On assista à la naissance d'une multitude de Mike, assoifée de revanche, aveuglée par la haine. Comme toute bonne morale a une fin qui tente de justifier les moyens et que toute bonne fin a une morale, voici donc celle qui me vient spontanément à l'esprit: Une revanche vengée par une revanche donne naissance à un cercle vicieux au périmètre tranchant et au centre broyeur. Petite ou grosse revanche sera toujours futile et gonflera telle une grenouille dans un micro-onde pour finir par exploser, à moins qu'on l'arrête avant que ce soit trop "hot"... C'est avec des larmes... de rasoir que je vous livre cette dernière pensée en souhaitant que votre haine à mon égard ne donne pas naissance à une revanche injustifiée. Paix et amour pour vous tous. Si on vous frappe la joue gauche, dites-vous qu'au moins on vous a pas coupé en morceaux, passé dans l'broyeur, réparti dans des p'tits sacs Baggies qu'on a ensuite brûlé afin de projeter vos cendres dans le tourbillon infernal de la bolle de touélette. A Morale de Mike à cet effet